Le second panel de l’OCRS pose la question: «Peut-on tout dire sur les réseaux sociaux ?»

L’Observatoire Citoyen des Réseaux Sociaux (OCRS) a tenu sa deuxième Table ronde le mardi 27 août 2024 sur le thème : Peut-on tout dire sur les réseaux sociaux ? Les participants, constitués d’association et de partenaires ont bénéficié de communications et de conseils enrichissants des spécialistes de la question pour un filtrage de contenus à diffuser sur les réseaux sociaux. Cette activité, modérée par Dr. Sita DIALLO/TRAORE, a été organisée dans le cadre du projet « EMI pour un engagement civique actif des jeunes dans la gouvernance démocratique au Burkina Faso » financé par Diakonia.

« La violence du terrorisme ne se fait pas uniquement à travers les armes, il y a ce qu’on pourrait aussi appeler le terrorisme numérique, qui est plus dangereux que ce que l’on voit. Liberté d’expression ne signifie pas liberté de tout dire. On est libre de s’exprimer, mais on n’a pas le droit de tout dire comme les propos diffamatoires, injurieux, haineux, …Votre liberté s’arrête là où commence celle des autres et le monde virtuel n’est pas un espace de non droit. En un mot, vous n’avez pas le droit d’attenter à la vie privée ou à l’honneur d’autrui, de vous moquer de quelqu’un en raison de son handicap », a laissé entendre Régis Dimitri BALIMA, enseignant chercheur à l’université Joseph Ki-Zerbo. Pour lui, nous devons être en mesure de jauger nos paroles pour en faire bon usage car celles-ci voyagent à une très grande vitesse surtout sur les réseaux sociaux et laissent une libre interprétation à chacun, d’où la prudence. « Vous devez donc vous poser plusieurs questions avant de diffuser ou de partager un message. Les informations que vous recevez doivent être filtrées car en matière pénale celui qui publie l’information, celui qui la partage et celui qui la like sont passibles des mêmes sanctions pénales. En somme, vous pouvez vous exprimer, cependant en restant en phase avec les principes et les valeurs de votre environnement, et de votre société. Nous devons savoir utiliser les médias pour notre culture personnelle, la promotion des bonnes valeurs et non le contraire », a-t-il conseillé.

Sanou DEMBELE, écrivain et conseiller d’éducation a expliqué que dans nos us et coutumes, la parole n’est donnée qu’à une tierce personne et ce, avec l’autorisation du chef de village ou des notables, d’où sa sacralité. « Les gens prétextent de la liberté d’expression que nous donne la constitution pour tout dire sur les réseaux sociaux. Ils oublient que nous sommes dans un contexte d’insécurité et un seul mot mal placé suffit à déguerpir tout un village. Pourtant la vérité d’hier n’est pas forcement celle d’aujourd’hui », a-t-il laissé entendre. « Il faut souvent faire preuve de retenue et laisser les gens qui sont habilités à donner les informations, en l’occurrence les journalistes qui, contrairement aux autres sont tenus au respect de l’éthique et de la déontologie, donnent des informations crédibles et fiables », a-t-il recommandé.

Au terme de ce cadre d’échange, les participants sont sortis enrichis. Ils ont été invités à une pleine responsabilisation dans la diffusion de leurs contenus sur les réseaux sociaux. « Nous avons beaucoup appris et ma thèse selon laquelle on ne doit pas tout dire sur les réseaux sociaux a été confortée. Cette séance m’a permis de savoir que quelque soit ce que nous faisons sur les réseaux sociaux nous laissons des traces qui pourraient nous rattraper dans le futur, c’est pourquoi nous devons être prudent et surtout faire très attention », commente Tarbarka Ousmane KABORE, chargé à l’organisation du club des amis pour l’UNESCO des universités de Ouagadougou.

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